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L’homélie du jour

Homélie du 29 juin 2024

C’est une des plus belles grâces du christianisme
que de pouvoir s’appuyer sur des pierres de fondation
qui y sont solidement posées depuis plus de vingt siècles. Ainsi en est-il de ces deux colonnes 
que sont les apôtres Pierre et Paul 
que la liturgie nous invite à fêter ensemble aujourd’hui.

 

Il y aurait tant à dire pour resituer
la personnalité, le parcours, la pensée, la sainteté de ces deux apôtres du Christ
à qui, dans l’Église, nous devons tant !
Mais puisque l’essentiel du christianisme
se résume dans la seule loi d’amour,
laissons-nous éclairer et édifier
par les exemples et les enseignements
que Pierre et Paul, chacun à leur manière,
nous donnent en ce sens-là.

 

L’amour de Paul d’abord. Jamais quelqu’un d’aussi actif n’a été autant contemplatif
au point de clamer partout la certitude que si, sans la charité,
tout le reste n’est rien, rien qu’airain qui sonne,
l’amour, lui, est tout.
Et que rien ni personne,
ni la mort, ni la vie, ni le présent, ni l’avenir
ne pourra le séparer de l’amour de Dieu
manifesté en Jésus-Christ.
Le feu de cet amour de Dieu, Paul n’aura de cesse de le répandre
partout où il ira, partout où il brûle d’aller,
partout où l’Esprit le pousse à aller ;
disant, ici, aux Romains, que
la charité est la Loi en sa plénitude (Rm 13,10) ;
là, aux Corinthiens, que
l’amour ne passera jamais ;
ailleurs, aux Éphésiens, aux Galates, aux Philippiens, aux Colossiens, combien il importe d’avoir
une seule âme dans un seul esprit (Ph 2,2),
de suivre la voie de l’amour à l’exemple du Christ (Ep 5,2),
en se supportant mutuellement
et en se pardonnant les uns les autres (Col 3,13) ;
car, en finale, seule compte la foi opérant par la charité (Ga 5,6).

 

Quand on parcourt la vie de l’apôtre, telle qu’on la connaît,
et les écrits de Paul, tels qu’ils nous sont transmis,
en regardant comment il a vécu d’amour pour Dieu,
comment il a exhorté les hommes à vivre dans l’exigence de la vraie charité, on est émerveillé. Dans ce cœur d’évangélisateur, quels trésors de tendresse et quel poids d’affection !
En vérité, si on juge Paul au critère de la charité,
on comprend pourquoi l’Église le regarde
comme un de ses plus grands saints !
Le parfait disciple du Christ
dont la vie ne fut qu’une passion d’amour.

 

La même lumière nous apparaît
si l’on contemple la personne et la vie de Simon Pierre. Dès le premier regard de Jésus sur lui, le lien est établi.
Dès la première rencontre, il se lève pour marcher à sa suite.
Dès le départ, il a tout quitté pour le suivre, comme seuls savent le faire
ceux qui sont mus par l’élan de l’amour.
À qui d’autre irait-il, quand Jésus,
le Christ, le Fils du Dieu vivant
a les paroles de la vie éternelle (Jn 6,68 ; Mt 16,16) ?

 

Pierre en qui la tradition se plaît à reconnaître
— tout cela est démontré dans l’Évangile —
celui qui a le plus aimé le Christ,
ne pourra plus s’arrêter de parler
de Celui qui est le Prince de la vie.
Nous ne pouvons pas ne pas parler,
sera-t-il le premier à proclamer.
Dieu l’a fait Seigneur et Christ,
ce Jésus que vous avez crucifié (Ac 2,36).
Et il y a une telle flamme d’amour dans ces paroles
que d’entendre cela, nous dit le Livre des Actes,
tous ont alors le cœur transpercé et disent à Pierre :
Que nous faut-il faire ? (2,37).
Quand l’amour pour Dieu est vrai, il est toujours contagieux !

 

Et Pierre, inlassablement, tout au long de sa vie,
qu’il passe à aimer ses frères de race d’abord,
puis jusqu’aux étrangers, jusqu’aux païens, jusqu’aux Romains,
redit alors à tous l’exigence qu’il y a à aimer encore et toujours :
En obéissant à la vérité, vous avez sanctifié vos âmes
pour vous aimer sincèrement comme des frères (1 P 1,22).
Comme Paul, comme Jacques, comme Jean,
il répète incessamment
ce qui lui apparaît de plus en plus
comme la première, la seule, la plus belle des vérités :
Soyez sages et sobres en vue de la prière ;
mais avant tout, conservez entre vous une grande charité,
car la charité couvre une multitude de péchés (1 P 4,8).
Ainsi, dit-il, devient-on
participant de la Divinité (2 P 1,4).

 

Et il termine sa dernière lettre en mentionnant celui que nous fêtons aujourd’hui avec lui, dans un grand élan de simplicité et d’amitié :
Tenez l’amour patient de notre Seigneur pour salutaire comme notre cher frère Paul nous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée. Il le fait d’ailleurs dans toutes ses lettres où il parle de ces mêmes questions (2 P 3,15-16).
Pierre et Paul savent bien, en effet, que là est la grande question. Et que dans nos vies aussi, il faut aimer. Et même qu’il suffirait d’aimer !

 

Que la prière des saints Apôtres Pierre et Paul vienne à notre aide, Seigneur : c’est par eux que ton Église a reçu les premiers bienfaits de ta grâce ; qu’ils nous obtiennent maintenant les secours nécessaires à notre salut.


Abbé Philippe Link

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