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Homélie du 4 juin 2024

Pharisiens et Hérodiens font alliance pour tendre un piège au Seigneur « en le faisant parler ». Ironie de l’évangéliste qui souligne comment les frères ennemis se coalisent pour faire chuter leur adversaire commun ?

Nous assistons sous nos yeux à la réalisation de la conspiration prophétisée au livre de la sagesse : « Traquons le juste : il nous gêne, s’oppose à nos actions, nous reproche nos manquements à la Loi et nous accuse d’être infidèles à notre éducation. Il déclare posséder la connaissance de Dieu et il se nomme enfant du Seigneur, il se vante d’avoir Dieu pour père. Voyons si ses paroles sont vraies et vérifions comment il finira » (Sg 2, 12-17).

Le discours faux de ces renards commence paradoxalement par annoncer la vérité : « Tu es toujours vrai ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens, mais tu enseignes le vrai chemin de Dieu » ; la flatterie du menteur a pour but de faire glisser jusqu’au piège le malheureux qui se laisse séduire par ses propos mal intentionnés.

La question sur laquelle débouche cette entrée en matière est particulièrement perverse : si Jésus répond positivement, il va dans le sens des Hérodiens, collaborateurs de l’occupant, et sera dès lors accusé de traître par les Pharisiens ; s’il invite à refuser de payer l’impôt, il abonde dans le sens des Pharisiens, mais se met les Hérodiens à dos, qui auront beau jeu de le dénoncer aux Romains.

Connaissant l’intention de ses interlocuteurs, Notre-Seigneur dévoile d’amblée leur hypocrisie. Coupant court aux flatteries mensongères, il prend ses opposants en flagrant délit de duplicité puisqu’ils portent sur eux la monnaie de l’impôt, portant l’effigie de l’Empereur et une légende qui s’adresse à lui comme à une divinité. On comprend qu’un juif pieux n’était pas supposé la posséder ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle des changeurs se tenaient dans la cour du Temple, car l’argent romain était considéré comme idolâtrique et ne pouvait entrer dans le Temple. La preuve est ainsi faite que les interlocuteurs de Jésus ne se posaient guère de problèmes moraux et n’attendaient rien de cet interrogatoire, si ce n’est un motif d’accusation.

Notre-Seigneur aurait pu les laisser là, tenant entre leurs mains la pièce à conviction de leur hypocrisie. Mais il va profiter de cette opportunité pour préciser le véritable lieu de discernement des problèmes, y compris politiques. Prenant l’initiative du dialogue, il oblige ses détracteurs à répondre eux-mêmes à leur propre question, en les renvoyant à l’effigie et la légende qui sont frappées sur la monnaie : « Rendez donc à César » ce qui est marqué de son sceau et qui par le fait même lui revient selon les conventions sociales.

A en rester là, on pourrait croire que Jésus est tombé dans le piège et s’est prononcé en faveur d’un soutien financier à l’occupant. Mais cette injonction ne fait qu’introduire un second précepte, vers lequel tout converge. Resituant le débat sur son horizon véritable, le Seigneur ajoute en effet : « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu ». De même qu’il faut rendre à César ce qui est marqué de son effigie, nous sommes invités à rendre à Dieu ce qui est marqué de son sceau, c’est-à-dire nous-mêmes, car l’être humain est la seule réalité qui soit à son image (Gn 1, 27).

Le message est clair : le discernement de la question initiale concernant l’impôt dû à César – et tous les discernements analogues – ne peuvent se faire qu’à la lumière de l’orientation nouvelle que le Verbe, par son incarnation, est venu donner à toute vie humaine : « Tout est à vous, mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Co 3, 21-23).

Que l’Esprit Saint nous donne la force de nous dégager des fausses séductions et de choisir résolument d’appartenir à Dieu seul en lui remettant tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes : « Prenez Seigneur et recevez toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence, et toute ma volonté, tout ce que j’ai et possède. Vous me l’avez donné : à vous Seigneur je le rends. Tout est vôtre, disposez-en selon votre entière volonté. Donnez-moi votre amour et votre grâce : c’est assez pour moi » (Prière d’offrande de Saint Ignace de Loyola).

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