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Ordination de quatre nouveaux prêtres

Quatre nouvelles ordinations sacerdotales auront lieu le dimanche 30 juin à 15h à la cathédrale de Strasbourg. Grégoire, Maxence, Rami et Étienne seront ordonnés par Mg Pascal Delannoy pour le diocèse de Strasbourg. Ensemble, portons-les dans la prière pour le don qu’ils font de leur vie à l’Église du Christ.

Grégoire Gendreau

Grégoire

Parcours vocationnel

Mon premier souvenir de foi a été décisif : ma grand-mère m’expliquait le Jugement dernier avec l’image d’un grand livre dans lequel sont inscrites toutes nos bonnes et nos mauvaises actions. Pour entrer dans la joie du paradis avec Jésus, il faut compter plus de bonnes que de mauvaises actions. Si l’explication est imparfaite, elle a eu le mérite d’ancrer profondément dans le garçon que j’étais le désir du ciel. Ainsi au long de ma vie chrétienne, petit à petit, à travers la lectio divina et la messe régulière le Seigneur a fait germer en moi ce désir de me mettre humblement au service du Ciel pour les autres.

Citation qui vous porte

« Le voici le moment favorable, le voici maintenant le moment du Salut » 2Co6,2. C’est maintenant que nous sommes invités à vivre de et avec Jésus Christ.

Comment voyez-vous l’Église ?

J’apprends à la connaître de manière plus particulière, de l’intérieur en tant que futur prêtre. Plus on avance, plus les fausses images et les préjugés tombent. Tout n’est pas magnifique, ni noir. Il y a de vrais défis pour l’Église d’aujourd’hui. En entrant au séminaire se sont succédé révélations sur les abus dans l’Église et le covid, c’est particulier. L’Eglise parfaite, c’est celle dans laquelle j’ai été reçu le jour de mon baptême et que je choisis d’aimer maintenant, avec ses forces et ses faiblesses ici-bas.

Quel apostolat vous tient le plus à cœur ?

Difficile à dire car je ne suis qu’au début. L’important pour moi est de faire avec les personnes et d’entrer dans un souffle où on est ensemble. Lors du pélé VTT, j’ai fait plusieurs fois l’expérience d’apprécier être avec les jeunes, de monter et démonter les tentes ensemble, vivre ensemble leurs difficultés. Dans les paroisses, ce qui est intéressant, c’est qu’on avance ensemble même si tout ne sera pas parfait. L’apostolat est ce qui se vit entre les personnes. Christianiser et évangéliser le devoir d’état plutôt que de se lancer dans des théories ou des projets fous.

Qu’est-ce qui est signe d’espérance pour vous dans ce monde ? 

L’Église a 2000 ans et elle est toujours là ! Malgré toutes les épreuves du temps, il y a toujours des chrétiens qui prient, qui croient et qui font un chemin de foi.

Quel style de prêtre voulez-vous être ? 

Un prêtre de Jésus-Christ avec ma personnalité la plus évangélisée possible.

Maxence Fournier

Maxence

Parcours vocationnel

J’ai découvert ma vocation après un pèlerinage sur les pas du saint Curé d’Ars en classe de seconde. J’ai d’abord laissé de côté l’idée de devenir prêtre mais cette question est revenue en force pendant mes études, en écho à mon engagement de servant d’autel, à des lectures qui m’avaient marqué et à mes interrogations sur le sens de la vie et l’enjeu du salut. Nourri par les propositions de l’aumônerie étudiante de mon école, ce n’est cependant que plus tard, lorsque je travaillais en entreprise, que j’ai été accompagné personnellement par un prêtre dans mon discernement, jusqu’à prendre la décision d’entrer au séminaire.

Citation qui vous porte

« Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur. » (Ps 115, 12-13).

Comment voyez-vous l’Église ?

J’essaie de faire l’effort de ne pas la voir à travers des lunettes déformantes. Je la vois comme une barque avec un aspect familial, comme un lieu d’apaisement et de communion. Dans la paroisse de la Robertsau, où je fais mon stage de deux ans, on peut sentir cet aspect. Il y a bon nombre de personnes que je connais en raison de notre lien personnel avec le Christ, lequel nous met en communion les uns avec les autres, alors que nous ne nous serions sans doute pas rencontrés sans être membres d’une même Église. L’Église est en effet ce lieu de communion où le Christ rassemble des personnes de tous les horizons possibles et cette communion est toujours à approfondir, à retravailler. Sans gommer les difficultés ou les mésententes qui font aussi partie de l’expérience de l’Église.

Quel visage d’Église souhaitez-vous incarner dans votre ministère ? 

D’Église ? Je dirai quel visage de prêtre et de chrétien même ! Être comme le fait le Christ dans une attitude d’accueil inconditionnel. Aider les personnes à progresser et face à cette ouverture avoir une certaine exigence dans l’idée de permettre à tous ceux qui se sentent attirés par le Christ de s’en rapprocher. Faire que chacun puisse trouver sa place et mettre au mieux à profit ses talents pour le bien de tous. Avoir de la rigueur pour aider à cheminer ensemble. Permettre aux gens de vivre cette expérience d’Église et que chacun soit acteur et non pas passif ni consommateur.

Quel apostolat vous tient le plus à cœur ?

Plusieurs pôles m’attirent davantage dont la pastorale des jeunes et la prédication au sens large. Au gré des activités pastorales pendant mes années de formation, j’ai rencontré des jeunes intéressés et intéressants. On les aide à avancer et eux nous aident à nous remettre en question. Puis il y a la prédication, qui ne se limite pas à l’homélie mais qui est une question de transmission. Quand on accompagne les catéchumènes et d’autres personnes, on reçoit beaucoup de leur part. On s’émerveille ensemble de l’œuvre de Dieu. L’intelligence la foi est également importante. Aujourd’hui la foi ne va plus de soi donc nous avons besoin de répondre avec pertinence aux questions posées, d’être toujours prêt à rendre raison de l’espérance qui est en nous, comme le dit la première épître de Pierre (1P3,16).

La transmission est un des lieux où on est attendu comme dans la pastorale des funérailles. Il nous faut être attentif à bien accueillir les personnes endeuillées et transmettre une parole marquante, vraie. Nous y avons à faire à des personnes qu’on ne verra probablement jamais en dehors de ces célébrations. Or, cette pastorale oblige tout le monde à se questionner en étant confronté à la mort. Face à ces questions, qu’est-ce qu’un chrétien peut apporter comme consolation, comme espérance ?

À la Robertsau, où je suis en stage depuis 3 ans, on a une quinzaine de demandes de baptême et de confirmation. Ce qui correspond à une augmentation des demandes à l’échelle de toute la France, 2024 étant une année record de baptêmes et confirmations d’adultes. On a des gens qui se posent des questions depuis longtemps. On entre dans cette génération de « déshérités » (c’est-à-dire soit des baptisés enfant sans aucune éducation chrétienne par la suite, soit des non-baptisés). On est face à des personnes en questionnement. Aucune de ces demandes ne provient des canaux habituels de l’évangélisation. Ces personnes cheminent depuis un certain temps dans leur cœur, avec leur soif. Ça rend humble car ils ne viennent pas par nos actions concrètes qui nous feraient dire « c’est grâce à moi ». C’est clairement Dieu qui nous les envoie.

Qu’est-ce qui est signe d’espérance pour vous dans ce monde ?

Un signe d’espérance ce sont justement ces personnes qui viennent pour être baptisées ou confirmées. Quand on accompagne ces personnes dans la durée, on voit Dieu à l’œuvre. J’aime leur dire : « le simple fait que vous soyez là à cette formation, c’est déjà l’œuvre de Dieu, il vous précède. Vous demandez l’Esprit Saint dans le baptême et la confirmation mais il vous a déjà précédé et nous précède en tant que formateurs ». Le fait que ces personnes viennent sonner à notre porte est l’œuvre de Dieu.

Les jeunes ne sont certes pas nombreux mais ils ont une vraie attente, on peut les pousser assez loin. Actuellement catéchiste auprès d’ados, je vois que ce n’est plus la même mentalité qu’il y a une vingtaine d’années, lorsque j’étais à leur place. Il y a une qualité d’échange et une relation de confiance comme avec le groupe des 13-15 ans de la paroisse de la Robertsau. De plus, on se plaint d’avoir de petites assemblées mais les gens qui font l’effort de venir à la messe le dimanche en 2024 ont une vraie demande. Il y a encore une véritable soif de Dieu et de vraies raisons d’espérer.

Quel style de prêtre voulez-vous être ?

Un prêtre attentif aux talents des gens pour les aider à mettre ces talents au service de tous, au service d’une même mission. Saint Paul voit l’Église comme un corps et pour que ce corps fonctionne chaque organe doit faire ce pour quoi il est fait. Je souhaite faire usage de mes talents pour les mettre au service des autres, aider à les faire progresser tout en les accueillant sans jugement.

Rami Hindo

Rami

Parcours vocationnel

Ayant reçu le noyau de la foi sur ma terre natale d’Irak, par mes parents ainsi que mon entourage, et après un mûrissement de plusieurs années de discernement à la propédeutique et au Grand Séminaire de Strasbourg, j’ai été ordonné diacre en septembre 2023. Je veux me donner pour toujours à Dieu, et consacrer toute ma vie au service de Dieu et de tous mes frères et sœurs.

Citation qui vous porte

« Jésus j’ai confiance en toi ! » Mon ordination est un autre pas dans la confiance en Jésus et c’est lui qui nous donne cette confiance malgré notre faiblesse. Il nous demande de lui faire confiance pour avancer.

Comment voyez-vous l’Église ?

Comme une barque sur la mer ! C’est l’image du Christ et de ses apôtres. Le Christ invite Pierre à aller au large, comme l’Église doit aller au large pour retrouver les brebis égarées. Le Christ est le capitaine de la barque mais avec tous les évènements qui agitent l’Église, on a l’impression qu’il dort que ce soit au niveau local ou national. Mais il est là. L’Église est toujours vivante malgré ce que l’on traverse. Et ça fait 2000 ans que ça dure.

Quel visage d’Église souhaitez-vous incarner dans votre ministère ?

Je dirai le visage miséricordieux du Christ qui attire toutes les brebis perdues à Lui. Nous sommes d’une certaine manière témoin de l’amour de Dieu que l’on a déjà expérimenté pour nous-mêmes. Le Christ veut que tout le monde soit sauvé. Il nous donne ce message : « J’aime tout le monde et que tout le monde vienne à moi ». Avec notre mission de prêtre faire que tout le monde revienne à Lui.

Quel apostolat vous tient le plus à cœur ?

C’est encore très tôt pour le dire. En paroisse, on est avec les jeunes, les familles, les personnes âgées. En fait, je retiens la phrase de sainte Faustine qui dit que si on fait même une petite action avec « amour », ça donne à notre petite action la dimension de l’infini. Et, justement, dans la vie de paroisse, on peut faire beaucoup de petites actions avec les jeunes, les enfants, le caté, l’accompagnement des paroissiens.

Qu’est-ce qui est signe d’espérance pour vous dans ce monde ?

Dans la vie paroissiale, on voit plein de choses. Cependant, « l’arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui pousse » dit un proverbe africain. Dans la vie de paroisse, il y a beaucoup de demande de baptême, de confirmation d’adulte. Dans la société laïque, on a occulté la foi mais cette soif de Dieu reste dans le cœur des personnes.

D’une certaine manière c’est Dieu qui a soif de nous. C’est la soif du Christ sur la croix. Il y a toujours l’espérance car le chrétien n’a pas seulement l’espoir mais l’espérance. L’espoir concerne la vie sur terre mais l’espérance est au-delà de l’espoir, elle va vers Dieu, vers l’infini.

Quel style de prêtre voulez-vous être ?

Le vrai grand prêtre c’est le Christ. Il n’y en a pas d’autre. J’essaie d’imiter le Christ en m’appuyant sur sa grâce, pas avec mes propres forces. Le Seigneur travaille avec notre tempérament, notre caractère, notre « style » et avec notre nature qu’on ne peut pas supprimer.

Etienne Daubié

Etienne Daubié

Parcours vocationnel

J’ai du mal à distinguer ma vocation au sacerdoce de ma vocation à être chrétien. Pour moi, le service presbytéral est la forme qu’a pris dans ma vie l’appel à devenir chrétien. Dieu a choisi de me faire naître dans une famille chrétienne, de parents qui ont découvert, adultes, cette miséricorde de Dieu, et ont pu à leur tour accueillir les enfants que Dieu leur donnait, et désirait leur transmettre la foi. Ce baptême que j’ai reçu dans la nuit de Pâque 1995 avait besoin de grandir, de se développer, et c’est pourquoi, à partir de 13 ans, j’ai commencé à suivre un itinéraire d’initiation chrétienne, ouvert depuis les années 70 dans le diocèse de Paris, au sein de ma paroisse de St Honoré d’Eylau. C’est dans ce cadre qu’à 15 ou 16 ans j’ai ressenti fortement un appel à suivre le Christ en laissant tout. Cet appel s’est précisé avec les années, et je suis entré en 2015 au séminaire missionnaire « Redemptoris Mater » du diocèse de Strasbourg, ouvert par Mgr Brand.

Citation qui vous porte

« Ce que l’on méprise, voilà ce que Dieu a choisi » 1 Co 1,28

Comment voyez-vous l’Église ?

Pour moi l’Église est une mère, qui, dans ses membres, m’a accueilli avec miséricorde, qui m’a relevé quand je suis tombé, qui m’a invité à sa table quand je n’avais nulle part où aller. Je lui dois tout, alors qu’elle ne me devait et ne me doit rien. Je ne prétends pas avoir le discernement nécessaire pour donner une analyse valide de ce qu’elle devrait être ou faire aujourd’hui, mais j’aime bien cette réponse, attribuée à mère Teresa de Calcutta, lorsqu’on lui demandait quel était le problème principal de l’Église aujourd’hui : « Le problème principal de l’Église aujourd’hui, c’est que moi je n’aime pas assez le Christ ».

Quel visage d’Église souhaitez-vous incarner dans votre ministère ?

J’espère être moi-même, si Dieu m’en donne la grâce.

Quel apostolat vous tient le plus à cœur ?

Pour moi, l’onction sacerdotale et l’Esprit qui nous est donné est pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres, ceux qui ont brisé leur cœur, ceux qui sont loin, trop désespérés pour s’approcher.

Qu’est-ce qui est signe d’espérance pour vous dans ce monde ?

L’espérance, ultimement, se fonde sur l’expérience que le Christ surgit toujours à un moment ou à un autre, en cours de route, que Dieu ne nous abandonne pas à notre misère. Le premier signe que j’ai sous les yeux, alors que je réponds à ces questions dans la bibliothèque du séminaire où je loge pour mes études à Rome, ce sont ces jeunes que Dieu continue d’appeler, qui laissent tout pour suivre le Christ, et qui en sont heureux.

Quel style de prêtre voulez-vous être ?

À Dieu rien n’est impossible, j’espère qu’il fera de moi un bon prêtre, humble, saint et missionnaire.

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